L’immense artiste coréen Lee Ufan investit Versailles. “Pour ouvrir la porte de l’infini du monde”. L’émoi. Juste l’émoi. Sur l’immense surface blanche de la toile, la caresse du pinceau. Comme l’éfleurement si timide de la main sur le corps. Comme le premier frôlement si doux et tremblant de deux lèvres. «La grande plénitude est comme le vide; alors elle est intarrissable», écrit le célèbre poète et peintre chinois du 17ème siècle Shitao dans son traité sur «L’Unique Trait de Pinceau». «La peinture est toujours dans le charnel», poursuit Rodin. Et Lee Ufan, aujourd’hui, d’enchaîner : «Si je trace lentement des traits simples, je retiens pendant ce temps ma respiration, à en devenir inconscient. De cette manière, la rencontre de ce qui est peint et de ce qui ne l’est pas ouvre un champ vivant inconnu, qui me dépasse». La création comme l’amour. Celle si haute. Absolue qui ébranle. Dans la rareté du geste, dans la précision du mouvement… Cà chavire, çà bouleverse, çà ébranle. Trouver la faille, «l’abysse indicible», la vacuité. Et s’y engouffrer jusqu’à l’extase. L’artiste coréen ne parle que de «résonnance», de l’ «art et de la vie», d’«embrasser le vide stimulant». Pour atteindre les signes de la […]
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